Conservation préventive - conseils
La conservation préventive passe par la mise en place de systèmes permettant une meilleure anticipation des phénomènes dégradants et une meilleure prise en charge de l’environnement. Limiter l’impact d’un environnement nuisible aux oeuvres d’art c’est limiter des actions de restauration, pouvant être prévenues. Certaines précautions sont rappelées ci-dessous et sont dans la limite du possible, une ligne directrice à suivre.
Le système d’accrochage
Si l’oeuvre est exposée, il est conseillée de laisser un espace afin de permettre une meilleure circulation de l’air et d’éviter les phénomènes de condensation au revers. Si possible, il est préconisé de mettre une mousse isolante ou une cale en bois entre le mur et le châssis (ou le cadre), afin d’éviter le transfert de l’humidité potentiellement contenue dans le mur vers l’oeuvre.
Les conditions de transport
Le transport de l’oeuvre est une étape délicate qui est souvent à l’origine de dégradations. Afin de limiter les accidents, il est important de prendre en considération deux paramètres principaux : les conditions hygrométriques et l’emballage.
Les changements d’humidité et de température trop brutaux doivent être limités tant que possible. Pour ce faire, il est possible d’organiser le transport de l’oeuvre dans une caisse climatique ou de limiter ses déplacements les jours où l’humidité relative est trop importante.
L’emballage joue un rôle clé. Il fait office de barrière face aux changements d’hygrométrie trop importants et limite fortement les accidents pouvant survenir lors du transport.
Idéalement, l’oeuvre doit être emballée d’une première strate de Tyvek®. C’est un matériau 100 % synthétique fabriqué avec des fibres de polyéthylène. Il est imperméable et respirant, possède une bonne résistance face aux perforations et limite l’accès des moisissures. La seconde enveloppe de protection de l’oeuvre doit être réalisée avec du papier bulle (les bulles vers l’extérieur). Enfin, l’oeuvre peut être mise dans une caisse en bois tapissée de mousse polyuréthane, dont le but est de limiter les vibrations.
Les conditions de conservation dans le lieu d’exposition ou de conservation
L’entretien et la surveillance des locaux est primordiale. Une inspection régulière doit être faite sur les murs, les canalisations et la tuyauterie proche des oeuvres.
- Pour prévenir les conséquences d’un éventuel dégâts des eaux, les tableaux ne doivent pas être entreposés à même le sol.
- L’air doit pouvoir circuler correctement pour limiter l’apparition de moisissures et l’infestation d’insectes xylophages. Si les oeuvres sont emballées, elles doivent l’être à l’aide d’un matériau respirant afin de limiter des phénomènes de condensations (ex. Tyvek®, carton).
- Privilégier le stockage des oeuvres au centre des bâtiments, éloignées des sources de chaleur (ex. radiateur, cheminée) et d’humidité (ex. mur extérieur, fenêtre).
- Les sous-sols et les greniers sont des emplacements indésirables car il y a de fortes variations d’humidité relative et de température qui peuvent mettre en danger les oeuvres.
- L’humidité relative doit être maintenue entre 45 et 55% et la température entre 20 et 25°c. Afin de vérifier ces mesures, il est possible de se procurer des capteurs.
- Des systèmes de filtration de l’air peuvent être installés pour limiter l’action des polluants extérieurs et des poussières.
Observer et agir sur l’environnement de vos tableaux, c’est garantir leur préservation et leur transmission aux générations futures !
