Peinture de chevalet
Les choix de restauration sont portés par l’analyse de trois éléments interdépendants.
En premier lieu, l’appréhension de l’oeuvre dans sa globalité matérielle : son état de conservation et ses nécessités de traitements.
En second lieu, sa globalité historique : l’importance de se rapprocher au plus près de l’aspect originel, sa valeur de témoin d’une histoire.
En dernier lieu, l’appréhension de l’oeuvre dans sa globalité esthétique : la lisibilité de l’image, la reconstruction d’une continuité visuelle, la mise en lumière d’éléments invisibilisés par le temps.
Ces paramètres sont pris en considération dans chacune des restaurations menées, quel que soit le degré d’intervention. Les prestations proposées par l’atelier parisien Burgun Reichart Restauration sont détaillées ci-dessous.
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Les prestations de restauration du support
Les prestations de restauration du support
À quoi ça sert ?
Il arrive que les toiles présentent des déchirures ou des lacunes provoquées par des chocs. Dans ce cas, il est possible de rétablir la continuité du support avec ce que l’on appelle un pontage ou une incrustation. La déchirure ne risque pas de s’agrandir, la stabilité de l’oeuvre est retrouvée !
Comment procédons-nous ?
Pour les déchirures, on utilise la technique du pontage, on intervient sur le revers de l’oeuvre en consolidant les deux lèvres de la déchirure à l’aide de fil de toile synthétique préencollés. Lorsque la déchirure est trop importante, des pièces de renfort sont également ajoutées.
Pour les lacunes de toile, on vient rétablir la continuité avec une incrustation de toile. On utilise une pièce de toile à laquelle on donne une forme strictement similaire à celle de la lacune. Cette toile doit avoir une nature chimique et une résistance proche de celle de la toile d’oeuvre afin que la réaction aux phénomènes environnants soit similaire. L’incrustation est ensuite collée dans la lacune à l’aide d’un adhésif synthétique spécifique.
À quoi ça sert ?
On observe parfois des déformations de la toile sur certaines oeuvres. Non seulement elles peuvent menacer l’équilibre des matériaux mais elles perturbent la lisibilité de l’image. Elles peuvent être localisées ou généralisées ; provoquées par des chocs, de mauvaises conditions de stockage, un système de fixation de la toile au châssis défaillants, un châssis voilé … Il existe une multiplicité d’origine à ces déformations.
En intervenant sur ces déformations, on redonne à la toile une bonne planéité. On prévient le risque de soulèvement de la couche picturale, on rééquilibre les tensions au sein de l’oeuvre. Tout cela pour une meilleure conservation dans le temps !
Comment procédons-nous ?
Dans un premier temps, on détermine le degré de déformation, sa cause et l’on observe consciencieusement la réactivité de la toile. Un protocole d’intervention est ensuite mis en place afin de répondre aux problématiques rencontrées sur le tableau.
Pour des déformations localisées, selon leur nature, il est possible d’intervenir avec l’apport contrôlé d’humidité, de chaleur et de pression.
Pour des déformations généralisées, dans le cas où elles sont menaçantes pour la conservation de l’oeuvre et que l’intervention précédemment décrite ne permet pas de rétablir un bon équilibre des matériaux constitutifs, il est possible de réaliser un cartonnage. C’est une opération délicate, interventionniste, qui ne peut pas être réalisée sur toutes les oeuvres. Il est possible de choisir le degré d’intervention selon le type de cartonnage.
À quoi ça sert ?
Le but de l’intervention est de venir consolider une toile trop fragilisée à l’aide d’une nouvelle toile. Cette intervention est réalisée si la toile est trop cassante et ne peut plus être mise en tension sur un châssis. Dans d’autres circonstances, le rentoilage peut être réalisé si un trop grand nombre de déchirures menacent la stabilité générale de l’oeuvre. C’est un traitement interventionniste de dernier recours.
Comment procédons-nous ?
La toile doit être retirée de son châssis. Plusieurs interventions préalables sont nécessaires (décrassage, protection de la couche picturale, mise en tension, refixage, reprise des accidents du support). Une couche intermédiaire est fixée sur la toile d’oeuvre pour une meilleure réversibilité de l’intervention, puis la toile originale et la toile de rentoilage sont collées ensemble.
Le rentoilage traditionnel permet de retrouver une bonne planéité, le rendu esthétique est très satisfaisant, les adhésifs naturels sont parfaitement compatibles avec les matériaux constitutifs des oeuvres.
À quoi ça sert ?
De la même manière que le rentoilage traditionnel, le but de l’intervention est de venir consolider une toile trop fragilisée à l’aide d’une nouvelle toile. Cette intervention est également réalisée si la toile est trop cassante et ne peut plus être mise en tension sur un châssis.
C’est une alternative au rentoilage traditionnel, la différence résidant dans le type de matériaux qui sont utilisés : ici synthétiques. C’est l’observation consciencieuse des oeuvres, de leurs altérations et de leurs sensibilités, qui oriente le choix du traitement vers un doublage synthétique. Il peut être opaque ou transparent.
Comment procédons-nous ?
On vient pré-encoller la toile de doublage avec des adhésifs synthétiques. On applique une couche intermédiaire. L’adhésif est ensuite réactivé à l’aide d’un solvant et la toile originale est positionnée et collée dessus. Pour terminer, on réalise un scellage à chaud sur une table aspirante et chauffante.
À quoi ça sert ?
Le refixage généralisé est une intervention qui permet de consolider la toile, de lui redonner de la souplesse et de retrouver une bonne adhésion entre les différentes strates de la peinture. Le refixage peut être effectué à l’aide d’adhésif naturels ou synthétiques.
Comment procédons-nous ?
L’intervention s’effectue par le revers de la toile. Nous appliquons l’adhésif choisi au pinceau, sur une toile tendue et préalablement décrassée. Pour les refixages naturels, l’action est complétée par le passage d’un fer. La chaleur permet une meilleure pénétration de l’adhésif et la pression exercée permet de remettre dans le plan d’éventuelles déformations du support. Pour les refixages synthétiques, l’apport de chaleur et de pression à lieu sur une table aspirante et chauffante.
À quoi ça sert ?
La pose de bande de tension permet de tendre une toile sur son châssis, lorsqu’elle est dépourvue de bords de toile. Il arrive souvent que ces zones soient davantage fragilisées que le reste du tableau. Cela s’explique par la migration des oxydes de fer des semences vers la toile, par la concentration des tensions sur les extrémités, ou encore par le frottement sur le bois du châssis. L’intervention permet donc de venir consolider (ou recréer) ces bords de toile en les doublants.
Comment procédons-nous ?
La toile est posée, côté face, sur un fond. On vient délicatement retirer les semences qui la maintiennent au châssis, puis on retire le châssis. Le revers est décrassé. Les bords de toile sont aplanis avec précaution, généralement grâce à l’apport contrôlé d’humidité et de chaleur. On applique ensuite un matériau synthétique appelé « non-tissé » préencollé que l’on réactive à l’aide de solvant et de chaleur. Après évaporation, on réitére l’opération avec des bandes de toile que l’on colle cette fois-ci dans le frais.
À quoi ça sert ?
Le bordage permet d’homogénéisé la tension de l’oeuvre après son remontage sur un châssis. L’intérêt de ce type d’intervention est de minimiser les écarts de tension qui peuvent être présents à cause de l’irrégularité de force exercer par la main du restaurateur, le papier de bordage a ainsi pour rôle d’homogénéiser et de « finir » la tension. Également, il offre une protection supplémentaire aux bords de toile.
Comment procédons-nous ?
Il est appliqué humide et collé à cheval sur les bords de toile et le châssis. Lorsqu’il sèche, il vient exercer une contraction perpendiculaire à la toile avec une force strictement similaire sur toute la circonférence. Pour les oeuvres de format ovale, les finitions demandent un travail supplémentaire afin d’éviter des plis disgracieux sur la face et le revers de l’oeuvre.
Les prestations de restauration de la couche picturale
Les prestations de restauration de la couche picturale
À quoi ça sert ?
Le décrassage d’une oeuvre est effectué sur la face et le revers. Cette opération est indispensable pour plusieurs raisons.
Sur la couche picturale de l’oeuvre, le décrassage permet :
- De retrouver une belle clarté et une bonne lisibilité. C’est parfois suffisant !
- De supprimer des polluants néfastes pour l’oeuvre.
- Dissocier cette étape de l’allègement de vernis permet de mieux comprendre les réactions aux tests et donc de choisir le solvant le plus adapté pour solubiliser la résine oxydée d’un vernis.
Sur le revers de l’oeuvre, le décrassage permet :
- De libérer la toile des poussières incrustées dans ses fibres, ayant une forte tendance à retenir l’humidité !
- D’éviter de créer un milieu propice à l’apparition de moisissures ou d’insectes néfastes.
- De retrouver une belle teinte et de permettre une meilleure lecture des diverses inscriptions qui peuvent s’y trouver !
Comment procédons-nous ?
On réalise tout une série de tests qui permettent de vérifier la sensibilité de l’oeuvre. Pour la couche picturale, on utilise des pinceaux doux, de petits bâtonnets ouatés sur lesquels se trouvent les solvants choisis en fonction des tests. Pour le revers, on décrasse à l’aide de pinceaux, de gommes spéciales, de spatules …
À quoi ça sert ?
Les refixages locaux sont effectués par la face de l’oeuvre. Ils permettent d’aplanir et de remettre dans le plan des déformations et des soulèvements de la couche picturale.
Comment procédons-nous ?
A l’aide d’un petit pinceau, on vient appliquer un adhésif sur la zone soulevée. Une fois que l’adhésif à pénétré, on pose un papier siliconé. On vient ensuite remettre les soulèvements dans le plan avec une spatule chauffante.
À quoi ça sert ?
Avec le temps, le vernis présent sur la couche picturale des tableaux s’oxyde. En s’oxydant, il jaunit et perturbe la lisibilité des oeuvres, masquant la profondeur de l’image et la délicatesse des glacis. On opère des allègements de vernis pour retrouver les teintes originels du tableau et dans certains cas, le libérer des contraintes induites par des vernis trop épais.
Comment procédons-nous ?
C’est une intervention complexe car les types de résines utilisées dans les vernis diffèrent selon les peintres et selon l’époque. On doit donc procéder à des tests de nettoyage à l’aide de différentes combinaisons de solvants. Ces tests nous permettent de déterminer la nature de la résine et donc le mélange le plus adapté pour alléger le vernis d’un tableau.
À quoi ça sert ?
Le masticage a pour objectif de retrouver une bonne continuité de la matière par le comblement des lacunes de couche picturale. L’intervention est suivie par la restructuration qui vient imiter l’état de surface de la matière environnante. Ces deux étapes sont essentielles pour retrouver une bonne lisibilité de l’image. Lors de la réintégration chromatique, l’oeil ne sera pas perturbé par des ruptures de la matière.
Comment procédons-nous ?
On vient appliqué un mastic spécial pour la restauration des oeuvres, composé de colle de peau et d’un charge. Une fois sec, le mastic est lissé jusqu’à obtenir une surface plane. On procède ensuite à la restructuration.
À quoi ça sert ?
Le vernis à pour but de protéger la couche colorée d’une oeuvre. Il a également un rôle esthétique car il permet de niveler la couche picturale et de saturer les couleurs afin d’avoir une meilleure lisibilité et profondeur de l’image. Deux types de vernis sont appliqués sur une oeuvre : le vernis intermédiaire et le vernis final. Le vernis intermédiaire permet d’isoler les opération de retouche de la couche colorée originale.
Comment procédons-nous ?
Nous sélectionnons la résine la plus adapté à l’oeuvre. Une fois choisie, elle est dissoute dans un solvant. Selon l’aspect final recherché, le mode d’application diffère : le vernis peut être posé au spalter, au tampon ou en pulvérisation.
À quoi ça sert ?
La réintégration colorée permet de mettre une lacune au second plan de lecture, ou de l’invisibiliser. Selon la méthode de retouche selectionnée (illusionniste, tratteggio, pointillisme, archéologique), le rendu diffère. Ce choix est fait en fonction du tableau, de l’artiste, de l’époque et du propriétaire.
Comment procédons-nous ?
La méthode est différente selon chaque restaurateur. Le principe repose sur l’ajustement de la teinte à l’aide des couleurs complémentaires : on pose une couleur juste, puis on discerne la dominante, si la touche est trop bleutée, on vient poser de légers glacis de la complémentaire. Pour ce faire, on utilise des pigments liées à des résines spécialement conçues pour la restauration.
Les prestations de restauration de cadres
Chez Burgun Reichart Restauration, vous avez la possibilité de faire restaurer les cadres accompagnant vos oeuvres. Nous vous proposons :
- Décrassage ;
- Moulage et reprise des éléments manquants ;
- Retouche ;
- Dorure traditionnelle à la feuille d’or, d’argent ou de cuivre ;
- Renfort de cadre.